Communiqué de Christophe Mouton, Secrétaire national en charge de l’énergie et de l’environnement, le 10 novembre 2017
Le MRC l’avait affiché pendant la COP 21, le gouvernement du Président Macron vient de le reconnaître : la production nucléaire d’électricité est un atout français zéro carbone contre le réchauffement climatique.
Nous attendions et saluons cette annonce de reporter sine die cet objectif irrationnel de réduire la part de la production nucléaire d’électricité de 75% à 50% d’ici 2025, quasiment demain. C’est pour cela qu’en octobre 2014, les députés du MRC avaient voté contre la loi de Transition énergétique et s’étaient opposés au plafond imposé au nucléaire de 63,2 gigawatts dès 2015.
L’urgence climatique nécessite la mise en œuvre de toutes les énergies décarbonées. Nos concitoyens, les plus jeunes comme les plus âgés, vivant en ville – et ils sont nombreux – étouffent littéralement dans les gaz d’échappements. Pour répondre à ce véritable problème de santé publique, La voiture électrique, le train et tous les transports électriques sont à concevoir et mettre en œuvre aujourd’hui à des coûts accessibles et non quand il sera déjà trop tard.
A l’heure où les initiatives privées butent sur la réalité en ne parvenant pas à livrer les solutions promises avec le risque d’explosion d’une bulle, c’est aux pouvoirs publics de jouer leur rôle.
L’énergie nucléaire est maîtrisée par la France et ce, grâce au choix visionnaire du Général de Gaulle.
Si les énergies renouvelables d’origine hydraulique sont utilisées depuis la fin des années soixante-dix dans toute leur capacité, la recherche sur les énergies renouvelables intermittentes (éolien, solaire, hydrolien) doit être poursuivie pour qu’elles puissent trouver leur place dans le mix énergétique en améliorant leur viabilité technique et économique et en proposant d’autres solutions (autoconsommation, batteries, nouveaux modes de production instantanée nucléaire…) pour pallier leurs périodes de non-production (absence de vent, nuit, tempête…) en n’augmentant plus les émissions de gaz à effets de serre avec le démarrage de centrales à gaz et au charbon, comme nous le constatons outre-Rhin, pour les compenser.
Le MRC regrette que de trop nombreuses voix à gauche – beaucoup moins présentes aujourd’hui il est vrai – aient cessé de considérer positivement cette source d’énergie d’origine nucléaire, issue du savoir scientifique, symbole du progrès humain si cher à Jean Jaurès, au service de tous les Français.
Ils n’ont pas vu que les pourfendeurs – le plus souvent étrangers – de ce savoir-faire de notre pays ont des intérêts, ils les font écouter largement dans les médias et ont malheureusement marqué la loi de transition énergétique à laquelle nous nous sommes opposés mais cela reste néanmoins les leurs et non ceux de l’intérêt commun.
Il est indispensable et vital aujourd’hui de penser à nos concitoyens en cette veille d’hiver et tout particulièrement au regard des complications rencontrées les 16 au 20 janvier 2017 où la France a failli connaître une panne généralisée, un « black-out » tant redouté par toute l’Europe. En effet faute d’électricité d’origine nucléaire disponible, les énergies solaires et éoliennes ont tardé à apporter leur production avant 10h00 le matin laissant la France dans le noir et le froid dans une situation d’équilibre particulièrement critique.
Lors de ses universités de rentrée de Coudekerque-Branche, en 2013, le MRC avait invité Christian BATAILLE, député et membre de l’Office Parlementaire d’évaluation des Choix Scientifiques et Techniques (OPECST) et rédacteur entre autres de la loi portant son nom sur la gestion des déchets nucléaires. Christian Bataille avait alerté sur l’absolu nécessité d’entamer un programme au long cours de construction de nouvelles centrales nucléaires afin d’anticiper le remplacement du parc actuel.
Le MRC appelle le gouvernement du Président Macron à mobiliser les Français sur cet enjeu majeur qu’est la réussite d’un programme au long cours de construction de centrales nucléaires en France. Ce savoir-faire scientifique et technique français doit être valorisé – et non dénigré, enseigné et partagé, pour réaliser de la manière la plus sûre ces pyramides du XXIème siècle qui seront la clef angulaire de l’après-pétrole et de la lutte contre le réchauffement climatique et du succès de nos outils physiques ou numériques de notre quotidien.
Le MRC s’oppose à la fermeture de la centrale de Fessenheim tant qu’un programme de construction de centrales nucléaires n’est pas démarré et apporte son soutien aux organisations syndicales pour convaincre le gouvernement du Président Macron de s’opposer aux « recommandations » de plus en plus pressantes de la commission de Bruxelles qui demande la privatisation des concessions hydrauliques et réclame régulièrement le démantèlement d’EDF, l’énergéticien publique français, symbole d’un investissement d’exception sous maîtrise publique pour rendre l’énergie accessible à tous les Français.
Nous le savons : faire vivre l’héritage de l’Esprit des Lumières demande une attention constante et défendre cet atout du nucléaire de la France – acquis républicain s’il en est, puisqu’il s’agit de notre souveraineté énergétique – est indispensable pour accompagner l’intégration et la viabilité des énergies renouvelables intermittentes. Un savoir-faire, un atout, zéro carbone, que la France serait heureuse de partager avec les pays qui souhaitent réellement combattre le réchauffement climatique