Appel du Conseil national du MRC du 17 décembre 2017

L’élection d’Emmanuel Macron a consacré la fusion des libéraux de gauche et de droite. Privé d’adversaire depuis la chute du bloc soviétique, l’imaginaire libéral a envahi les partis de gouvernements qui ont mené des alternances sans alternatives. Réduits à une opposition artificielle, les libéraux de chaque camp ont trouvé cette fois un débouché politique commun avec En Marche et la victoire de son leader au printemps.

Cette victoire cache pourtant une contradiction : l’élection du nouveau président de la République procède d’un désir réel de renouveau de la politique et en même temps il incarne le prolongement et l’approfondissement des solutions libérales essayées depuis 30 ans. Un tel malentendu originel ne peut que conduire à de grandes désillusions parce que les mêmes solutions produiront mécaniquement les mêmes résultats.

Pour l’heure, l’irruption de cette offre nouvelle est venue troubler le paysage traditionnel. Pour autant, le clivage gauche-droite ne s’évaporera pas. L’émergence d’un pôle libéral rassemblé et décomplexé offre à la gauche l’opportunité de se refonder, à condition toutefois qu’elle intègre la nécessité de redéfinir son contenu.

La fin du cycle d’Epinay nous met devant un défi majuscule : inventer une réponse politique à la hauteur face au modèle libéral qui conduit à l’atomisation des corps sociaux et à la dévitalisation des démocraties. A défaut, elle laissera le champ libre à une droite radicalisée autour des questions identitaires.

L’immense chantier de la reconstruction de la gauche sera assorti de deux impératifs : la stratégie de l’unité, qui s’inscrit dans une opposition déterminée au gouvernement d’Edouard Philippe, et la construction d’une doctrine de progrès social adaptée au XXIème siècle.

Le choix de l’unité est précisément rendu aujourd’hui possible par la réunification des libéraux qui débarrasse la gauche de ses faussaires. Mais celles et ceux qui privilégient la guerre de tranchées et le sectarisme condamnent la gauche à la marginalisation, donc l’impuissance. Notre tâche consiste à bâtir une majorité de transformation.

Pour y parvenir, l’invention d’un nouveau logiciel politique est décisive car la crise politique que nous traversons est d’abord une crise de la pensée politique. Les libéraux ont imposé une hégémonie intellectuelle, culturelle et morale qui soumet l’ensemble de nos vies à la loi du marché. Cette idéologie se déploie sans trouver face à elle de résistance organisée après les échecs successifs des projets communiste et social-démocrate. Un débat éclairé, sans tabou, doit être organisé pour bâtir une nouvelle compréhension du monde, une vision commune et un projet crédible. La crise du travail, la crise environnementale, la crise de la démocratie et la crise de la Nation imposent d’imaginer enfin une Europe au service des peuples qui la composent.

Le temps presse. Dans un premier temps, l’objectif de rassemblement des familles de la gauche républicaine doit être considéré comme prioritaire à partir de trois considérations : la souveraineté populaire comme source de la légitimité politique, la Nation citoyenne et laïque comme espace de la démocratie et l’internationalisme comme horizon.

Au-delà, la gauche républicaine, sociale et souverainiste que nous incarnons est disponible pour contribuer à l’émergence d’une force politique nouvelle qui doit avoir pour ambition de rassembler toute la gauche. Nous appelons tous les citoyens révoltés par les injustices d’un monde conçu par et pour les puissants, les militants politiques fatigués par la sclérose des vieilles boutiques, les responsables et élus conscients de l’impasse dans laquelle se trouve aujourd’hui la gauche, à ouvrir enfin une ère nouvelle sans laquelle les citoyens resteraient privés de perspective pour longtemps.

Indépendance de la Catalogne, nationalisme en Corse : vers la ruine de l’Etat ?

En votant son indépendance le 27 octobre 2017, le parlement catalan entend exercer le droit de souveraineté de sa « nation ». Se pose alors toute la question de la liberté régionale à disposer de sa propre destinée. Et si on assistait à la fin de l’Etat-nation ? Une question qui dérange en France.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean-Guy Talamoni et Gilles Simeoni après la victoire de la liste nationaliste lors des élections territoriales le 10 décembre 2017 (photo Twitter)

C’est le droit d’un peuple à décider de sa souveraineté, pour les uns. Une atteinte à la cohésion nationale pour les autres. Ce rapport de force, que l’on voit actuellement entre les indépendantistes catalans et les « unionistes » espagnols , chambarde au-delà de l’Espagne. Que les nationalistes corses, à travers le président de son assemblée Jean-Guy Talamoni, soient les premiers à reconnaitre l’indépendance de la Catalogne, est symptomatique.  Symptôme d’une France qui voit naître cette schizophrénie et le début d’une contrariété idéologique. Les zélateurs de la démocratie se déchirent. D’un côté, « si nous sommes démocrates, nous devons accepter que les peuples puissent disposer d’eux-mêmes. » De l’autre, « la République et la démocratie sont intimement liées, la nation ne pouvant se diviser en particularismes selon les envies des uns et des autres ». Les uns reprochent ainsi aux autres de ne pas être de « vrais » démocrates. Les autres reprochent aux uns de menacer la solidarité nationale et l’histoire d’un pays.

Si, sur le sujet, les politiques français s’expriment plus souvent en coulisses que publiquement, c’est bien parce qu’ils sont soumis à cette contrariété intellectuelle. Une contrariété qui a un impact en France car pouvant donner des ailes à certaines revendications comme en Corse ou au Pays Basque. Continue reading Indépendance de la Catalogne, nationalisme en Corse : vers la ruine de l’Etat ?

Energie nucléaire : l’atout français zéro carbone contre le réchauffement climatique

Communiqué de Christophe Mouton, Secrétaire national en charge de l’énergie et de l’environnement, le 10 novembre 2017

Le MRC l’avait affiché pendant la COP 21, le gouvernement du Président Macron vient de le reconnaître : la production nucléaire d’électricité est un atout français zéro carbone contre le réchauffement climatique.

Nous attendions et saluons cette annonce de reporter sine die cet objectif irrationnel de réduire la part de la production nucléaire d’électricité de 75% à 50% d’ici 2025, quasiment demain. C’est pour cela qu’en octobre 2014, les députés du MRC avaient voté contre la loi de Transition énergétique et s’étaient opposés au plafond imposé au nucléaire de 63,2 gigawatts dès 2015.

L’urgence climatique nécessite la mise en œuvre de toutes les énergies décarbonées. Nos concitoyens, les plus jeunes comme les plus âgés, vivant en ville – et ils sont nombreux – étouffent littéralement dans les gaz d’échappements. Pour répondre à ce véritable problème de santé publique, La voiture électrique, le train et tous les transports électriques sont à concevoir et mettre en œuvre aujourd’hui à des coûts accessibles et non quand il sera déjà trop tard.
A l’heure où les initiatives privées butent sur la réalité en ne parvenant pas à livrer les solutions promises avec le risque d’explosion d’une bulle, c’est aux pouvoirs publics de jouer leur rôle.

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